Introduction
En guise de cadeau au Collège lors de son entrée dans la Vieille Brigade en 2009, la promotion de 1963 a créé et donné au CMR un Mur d'honneur pour reconnaître les anciens élèves-officiers des Collèges militaires royaux (CMR du Canada, Collège militaire de Royal Roads, CMR de Saint-Jean) et autres personnes détenant un numéro de collège, pour leurs réalisations et contributions exceptionnelles envers le Canada ou le monde.
Le Collège et l’Association des anciens étudiants et anciennes étudiantes des Collèges militaires royaux du Canada inc. appuient fortement ce projet qui a trois composantes: un mur physique, un processus de sélection et de la technologie de l'information. Cette infrastructure physique et administrative a pris une place importante dans le paysage du CMR.
L'objectif du Mur d'honneur est que les personnes reconnues inspireront les futures recrues, les étudiants actuels au CMR, les diplômés du CMR, le personnel du CMR et tous les Canadiens à donner le meilleur d'eux-mêmes par leur dévouement, leur travail infatigable, l'application de leurs talents et de leur formation, et à adopter "Vérité, Devoir, Vaillance" comme guide de vie.
L'aspect physique du Mur d'honneur
Le Mur d'honneur mesure six pieds et huit pouces de haut et 132 pieds de long. Les plaques d'honneur seront montées sur le Mur, invitant les passants à faire une pause pour lire une courte description de ces Canadiens reconnus. Il est situé sur la promenade Vérité (l'ancienne chaussée passant derrière la résidence du commandant vers le rang Ridout), qui est le chemin principal emprunté par les élèves-officiers pour se rendre aux installations sportives du Collège.
Cérémonie du Mur d’honneur (le samedi 16 septembre 2023 de 14 h 30 à 16 h).
Cet événement reconnaît pour leurs réalisations et contributions exceptionnelles au service du Canada et du monde d’anciens et anciennes aspm/élof ainsi que d’autres personnes distinguées associées aux Collèges militaires du Canada.
11721 Colonel honoraire Lawrence Napier <> Stevenson, CD
1956 –
Larry Stevenson a passé ses 14 premières années à Chibougamau, au Québec. Doté d'un esprit d'aventure qui lui servira plus tard, il apprend à voler avec son père et atterrit son premier hydravion en solo à l'âge de 12 ans.
Stevenson est entré en Préparatoire au CMR Saint-Jean en 1973 et a excellé dans l'environnement du collège militaire. Il était un superbe athlète et un excellent débatteur. Il a terminé premier de son cours de formation d'officier de base et a toujours été premier de ses cours de formation professionnelle. En quatrième année, il a été premier de sa classe en spécialisation économie et commerce et a remporté la médaille du meilleur classement dans le programme d'arts du RMC. Il a été commandant d'escadre des cadets du premier trimestre et de l'ardoise d'honneur et a reçu l'épée d'honneur.
Après avoir obtenu son diplôme en 1978, Stevenson s'est joint au 3e Bataillon, Princess Patricia's Canadian Light Infantry, en tant que commandant de peloton. Il a ensuite été affecté au Régiment aéroporté du Canada. Au cours de cette période, il a participé à deux missions de maintien de la paix à Chypre. En 1982, il quitte les Forces canadiennes avec le grade de capitaine pour entrer à l’université de Harvard.
Un MBA de Harvard l'a conduit à un poste au sein de la prestigieuse société internationale de conseil en gestion Bain and Company à Londres, en Angleterre. En 1989, il a fondé Bain & Company Canada en tant qu'associé directeur, et l'a menée à la croissance la plus rapide de tous les bureaux de Bain dans le monde.
Stevenson a quitté Bain & Company pour se lancer dans l'entrepreneuriat au Canada, en achetant d'abord SmithBooks, puis en la fusionnant avec Coles pour former Chapters Inc. Il a fait passer l'entreprise de 150 à 700 millions de dollars et, en 1995, il a été nommé l'un des « Canada's Top Forty Under Forty ». Il a été élu détaillant innovateur de l'année en 2000 par le Conseil canadien du commerce de détail avant de vendre l'entreprise en 2001.
Non content de ce succès, Stevenson est devenu PDG de Pep Boys à Philadelphie, en Pennsylvanie, une entreprise de services automobiles de 2 milliards de dollars qui avait besoin d'une refonte. Au cours de ses trois années en tant que PDG, il a considérablement augmenté les niveaux de service en magasin et a fait grimper le cours de ses actions de plus de 60 %.
En 2015, au milieu d'un grave scandale de corruption et d'éthique, il a été nommé président du conseil d'administration et président de SNC Lavalin. Il a remanié l'équipe de direction et le conseil d'administration, amélioré la conformité et fait naviguer l'entreprise à travers de nombreuses questions juridiques et réglementaires. Il a quitté SNC Lavalin en 2017 et est actuellement directeur général de Clearspring Capital Partners, une société de capital-investissement ayant des bureaux à Toronto et à Montréal.
Stevenson a redonné à la communauté en siégeant à des conseils d'administration d'organismes à but non lucratif, notamment pour le Collège Frontière, qui lutte contre l'analphabétisme au Canada, l'école Bishop Strachan, le Festival de Stratford et le Festival Shaw. Il a écrit pour de nombreux journaux et magazines d'affaires et a co-écrit le livre d'affaires à succès, Power Retail. Au cours des 20 dernières années, il a siégé au conseil d'administration de certaines des entreprises les plus importantes et les plus prospères du Canada, notamment CAE, Oshawa Foods, Forzani et Sobeys. Il a également été président du conseil d'administration du Conseil canadien du commerce de détail.
En dehors du monde des affaires, Stevenson s'est concentré sur des organismes sans but lucratif dans le domaine militaire. En tant que PDG de Pep Boys, il a recueilli des centaines de milliers de dollars pour envoyer dans un camp d'été au Colorado des conjoints et des familles de militaires déployés. Au Canada, il était membre de l'équipe « True Patriot Love » qui a atteint le sommet du mont Vinson en Antarctique en 2017 et a collecté plus de 2,3 millions de dollars pour les soldats canadiens blessés. Il a occupé pendant quatre ans le poste de colonel honoraire des Queens Own Rifles of Canada et continue de siéger au Sénat de cette organisation. En collaboration avec la Ivey Business School de l'Université Western Ontario, il a élaboré un cours de leadership enseigné par des anciens combattants retraités et donnant droit à des crédits. En 2010, le RMC a décerné à Stevenson un doctorat honorifique en droit
Stevenson fut un excellent élève-officier et officier de l'armée pour ensuite devenir un chef d'entreprise exceptionnel et une source d'inspiration pour de nombreuses personnes, méritant bien les nombreuses accolades et l'énorme respect qui lui ont été décernés.
Inscription sur la plaque : Soldat, entrepreneur, chef d'entreprise
H6604 Capitaine de vaisseau James, dit « Jim », Franklin Carruthers, CD
1943 – 2021
Né à Drumheller, en Alberta, Jim Carruthers passe son enfance dans les collectivités avoisinantes. Il s’investit dans le mouvement scout et commence très tôt à s’intéresser à la photographie, qui demeurera une passion toute sa vie. Il quitte son foyer en 1961 pour entrer au collège triservice canadien Royal Roads. Dès le début, il porte un intérêt marqué aux études de génie électrique. Il participe également à la production de l’album des finissants du Collège et à la fanfare. Il fréquente le RMC de 1963 à 1965 et maintient sa trajectoire universitaire tout en s’investissant dans l’Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens en tant que vice-président de la division des étudiants du RMC.
Jim Carruthers obtient son diplôme du RMC en 1965 – un baccalauréat en génie électrique –, et il reçoit sa commission d’officier de la MRC, où il entre comme enseigne de vaisseau de 1re classe. Son instruction terminée, il est affecté au NCSM Gatineau pour aiguiser ses compétences pratiques de génie en mer. Plus tard, après avoir acquis de l’expérience des systèmes de sonar, de missiles et de données à bord du NCSM Terra Nova, il décide de poursuivre ses études formelles, et en 1971, il entreprend des études supérieures au Collège technique de Nouvelle-Écosse, dont il obtient un doctorat en génie électrique. Dans le cadre d’une affectation ultérieure au QGDN en 1974, combinant ses aptitudes techniques et son savoir universitaire, il commence à se pencher sur une approche révolutionnaire de l’intégration des systèmes aux navires de combat. Après une année dans le Cours de commandement et d’état-major des Forces canadiennes, il passe à la vitesse supérieure avec son concept visionnaire et devient la force motrice et le champion de l’élaboration et de la mise en application du système embarqué intégré de traitement et d’affichage (système SHINPADS). Une approche à l’intégration des navires fondée sur les systèmes numériques distribués, ce système apporte redondance et viabilité à coûts réduits sur le plan du cycle de vie, et il demeure courant encore aujourd’hui parmi les navires de guerre de la MRC et d’autres grandes marines du monde.
Jim Carruthers prend sa retraite de la Marine en 1982 et va travailler pour la société Norpak, une petite entreprise d’électronique basée à Ottawa qui est au bord de la faillite. Il en devient rapidement le PDG, et grâce à son expertise et son dur labeur, il réussit un spectaculaire redressement de l’entreprise. Sous son leadership, l’entreprise deviendra et restera jusqu’à ce jour (sous un nom différent) un centre d’excellence de renommée mondiale en matière de technologie de sous-titrage pour la télévision. Jim Carruthers quitte Norpak en 2006 pour entamer une nouvelle vie comme champion de la cause de deux institutions qui lui tiennent à cœur : le RMC et la MRC.
Jim Carruthers offre un grand appui au RMC, et plus particulièrement à la Fondation des CMR. En 2001, il fait don d’un important fonds de dotation à la Fondation. C’est en partie grâce à sa générosité et à son exemple que la promotion de 1965 du RMC est devenue l’une des promotions finissantes les plus actives et généreuses. Son leadership et son rôle actif ont permis à sa promotion d’établir trois programmes de prix extrêmement réussis : les prix d’excellence en enseignement du RMC et du CMR Saint-Jean; et le programme de chaire en leadership du RMC. Jim Carruthers est président de la Fondation en 2015-2016. Il fournit personnellement un généreux financement au Club d’aviron du RMC pour l’acquisition de trois nouveaux bateaux, et il achète et décerne chaque année des épées aux meilleurs aspirants de marine de la promotion finissante. De 2001 à 2012, il fournit des bourses d’études annuelles pour quatre participants du Programme de formation (Intégration à la Réserve) et un financement pour aider de nouvelles recrues originaires de sa ville natale, Drumheller. En reconnaissance de sa générosité et de son soutien exceptionnel aux collèges militaires, le Club des CMR en a fait un membre honoraire à vie.
Très tôt, Jim Carruthers comprend qu’une nation maritime comme le Canada a besoin d’avoir une tribune pour débattre sérieusement des questions navales, d’être une source reconnue d’opinion experte sur les questions maritimes et d’être une bonne alliée de la MRC. Il joue personnellement un rôle dans la création de l’Association navale du Canada (ANC), une organisation ouverte à quiconque s’intéresse aux questions maritimes et dont il sera le premier président de 2013 à 2017.
Il travaille sans relâche à l’établissement d’une solide assise financière pour l’ANC, ce qui mène à la création du gala annuel de la Bataille de l’Atlantique, qui a lieu au Musée canadien de la guerre. Son génie, sa vision et son esprit d’initiative ont laissé leur marque dans l’ANC d’aujourd’hui et ont joué un rôle essentiel dans la sensibilisation de la population canadienne à l’importance d’une MRC compétente et efficace. En 2017, Jim Carruthers a reçu la Médaille des amiraux, décernée à des personnes qui favorisent l’avancement des affaires maritimes et navales au Canada.
Inscription sur la plaque : Ingénieur, Visionnaire, Philanthrope
2515 Major George Chisholm Baker, CM, MBE
1918 – 2013
George Baker passe son enfance à Kentville, en Nouvelle-Écosse, ville qu’il considèrera comme sienne le reste de sa vie. Dans sa jeunesse, il s’investit dans le mouvement scout et devient Scout du Roi. Il est également choisi pour assister au Jamboree scout mondial de 1933 en Hongrie. Il est aussi milicien au sein du King’s Canadian Hussars. Il entre au RMC en 1936 dans une classe qui terminera le programme au début 1939, quand le Collège fermera ses portes à cause de la guerre. Il y excelle en mathématiques et en sciences et assume des rôles de supervision chaque année. En troisième année, George Baker se distingue au match annuel de fusil et pistolet du Collège, auquel il obtient le meilleur score individuel, en plus de décrocher la médaille de distinction universitaire du lieutenant-gouverneur. Il obtient sa commission d’officier en 1939, entre au Corps des transmissions royal du Canada et est envoyé en déploiement en Angleterre en 1940.
Là-bas, George Baker travaille à la construction de lignes téléphoniques, avant d’être muté aux opérations de radiotélégraphie en 1942. Il monte rapidement en grade jusqu’à être promu major, assume le commandement d’une compagnie de transmissions et est nommé conseiller principal en radiotélégraphie auprès du Bureau du chef du service des transmissions en 1943. En 1945, il est intronisé à l’Excellentissime Ordre de l’Empire britannique pour son rôle dans la planification et la mise en œuvre du volet Transmissions du plan de déception du Jour J puis dans la gestion des communications de l’Armée canadienne pour sa progression vers l’est.
De retour au Canada, George Baker est libéré des forces armées en 1945. Il étudie ensuite le génie électrique à l’Université de Toronto, où il obtient un baccalauréat ès arts et sciences en 1946. Il travaille un an comme ingénieur pour la société Canadian General Electric, mais en 1948, il retourne dans sa ville natale et prend les commandes de l’entreprise familiale, la maison d’édition Kentville. Il passera plus de trente ans dans l’entreprise à titre de propriétaire et de président, et il en modernisera l’équipement et les processus, en élargira les activités et en triplera le nombre d’employés. Il deviendra en outre président de l’Association canadienne des journaux vers la fin des années 1950.
Dans les années 1960 et 1970, George Baker travaille aussi dans le domaine de la technologie électrique : il est tantôt ingénieur, tantôt consultant et tantôt gestionnaire pour deux entreprises. Il devient par ailleurs vice-président de la commission des assurances de services de santé de Nouvelle-Écosse, avec laquelle il établit le régime d’assurance-maladie de la province.
Habitant à proximité de la baie de Fundy, George Baker acquiert la conviction que les marées du bassin des Mines devraient pouvoir fournir beaucoup d’énergie électrique pour les besoins de l’économie. En 1972, il commence à concrétiser ses rêves lorsqu’il encourage le gouvernement de Nouvelle-Écosse à se lancer dans l’exploitation de ces marées. On l’invite à siéger à ce qui deviendra le comité de génie et de gestion du Comité de révision des études marémotrices pour étudier les incidences socioéconomiques et environnementales du développement énergétique de la Baie. Il finit par devenir vice-président de la Société d’énergie marémotrice de Nouvelle-Écosse, poste dans lequel il est responsable de la conception et de la construction en 1982 de la Centrale électrique marémotrice d’Annapolis Royal.
Pour sa vision qui a mené à la mise sur pied de la première centrale électrique marémotrice d’Amérique du Nord, George Baker est fait membre de l’Ordre du Canada en l’an 2000. Sa citation affirme que les installations d’Annapolis Royal ont assis le Canada comme novateur en exploitation des sources d’énergie renouvelable.
Après avoir quitté la société en 1989, il reste actif dans le domaine et se taille une réputation internationale de spécialiste de l’énergie marémotrice, mettant son expertise en matière d’accessibilité des sources d’énergie renouvelable au service du Conseil mondial de l’énergie.
Pour ses réalisations dans les sphères des affaires et de la technologie, George Baker reçoit un doctorat honorifique en génie du RMC en 1988, un doctorat honorifique en génie de l’Université technique de la Nouvelle-Écosse en 1986 et un doctorat honorifique en droit civil de l’Université Acadia en 1993. En 1994, à une cérémonie spéciale de collation des grades du RMC, George Baker se voit remettre, aux côtés d’autres anciens aspirants de marine et élèves-officiers dont les études ont été raccourcies à cause de la guerre, un baccalauréat ès sciences militaires.
George Baker a été ingénieur professionnel, fellow de l’Institut canadien du génie, fellow de l’Académie canadienne du génie et lauréat de la Médaille d’or du centenaire de l’Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens.
Toute sa vie, il a été passionné de chasse, de pêche et de bateau. Tireur de précision de niveau championnat, il a commencé sa carrière de tir de compétition en 1936, aux championnats provinciaux et nationaux. En 1946, il a remporté le grand prix global de Nouvelle-Écosse et la médaille du Gouverneur général pour adresse au tir, qui l’ont qualifié pour représenter le Canada aux compétitions de tir de l’Empire britannique à Bisley.
Inscription sur la plaque : Planificateur, Ingénieur, Éditeur, Visionnaire